Burkina Faso
Vainqueur de l'élection présidentielle du 22 novembre, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré ne pourra pas fêter son investiture avec ses supporters dans les rues de la capitale Ouagadougou.
Prévue pour ce lundi, celle-ci s'est déroulée face à un public réduit en raison du contexte sanitaire et sécuritaire. Bien que disposant d'une capacité de 5 000 spectateurs, le Palais des sports de Ouaga 2000 n’accueillait pas plus de 1 200 personnes afin de respecter des mesures strictes de distanciation sociale. Parmi les invités, une vingtaine de chefs d'état et de représentants seront présents dont le président guinéen Alpha Condé, le premier ministre malien Moctar Ouane, le président ivoirien Alassane Ouattara ou encore le président tchadien Idriss Déby.
"Ces cinq dernières années notre pays a été la cible de groupes armés terroristes dont les actions ont mis à mal nos efforts de développement, notre cohésion sociale et notre vivre ensemble", a déclaré le président Kaboré, élu en 2015, puis réélu dès le premier tour lors de la présidentielle du 22 novembre avec 57,74% des voix, pour un deuxième et dernier mandat selon la constitution.
Pays sahélien enclavé de 20,5 millions d'habitants, le Burkina Faso est en proie depuis 2015 à des attaques djihadistes récurrentes qui ont fait au moins 1 200 morts et un million de déplacés internes. Des pans entiers du territoire échappent au contrôle de l'Etat, et n’ont pu participer à la présidentielle et législatives du 22 novembre en raison de l’insécurité.
Réconciliation nationale
Plusieurs candidats de l’opposition, dont son désormais chef de file Eddie Komboïgo, dirigeant de l’ex-parti au pouvoir de Blaise Compaoré, qui avaient dénoncé un scrutin entaché d’irrégularités, avant de féliciter le président Kaboré pour sa réélection, ont assisté à la cérémonie d’investiture.
Dans son discours, Roch Marc Christian Kaboré a également promis de travailler à la réconciliation nationale. "Je lancerai, dans les mois à venir, de larges consultations afin de définir les voies d’une réconciliation nationale véritable", a-t-il annoncé, précisant vouloir prendre en compte les "crimes de sang, économiques et politiques qui, de 1960 à nos jours, continuent d’envenimer les rapports entre les Burkinabé".
L'ancien président Blaise Compaoré, réfugié en Côte d'Ivoire, est sous le coup d'un mandat d'arrêt dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du président Thomas Sankara en 1987. Le régime Compaoré fait l'objet d'une nostalgie croissante chez les Burkinabè, comme en témoigne la deuxième place d'Eddie Komboïgo à la présidentielle et de son parti aux législatives.
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